Viaduc ferroviaire sur la Vienne à Chauvigny

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La construction de cet édifice s'inscrit dans la création de la ligne de chemin de fer de Poitiers au Blanc. Elle correspond à la phase 1bis du projet, c'est-à-dire de la gare de Chauvigny à l'extrémité de ce pont, dans le prolongement de la phase 1 concerne la partie de la gare de Mignaloux-Nouaillé à la gare de Chauvigny. Il permet de franchir la Vienne entre les profils 199 et 200 de la voie.

Les travaux sont divisés en deux marchés : l'un concerne les fondations et l'autre le reste de l'élévation.

Les plans sont dressés par l'ingénieur ordinaire A. Cahen le 22 mars 1881 et validés par l'ingénieur en chef Dupuy le 27 mars 1881, qui évalue le coût des fondations à l'air comprimé à 330000 francs. Le projet est approuvé par décision du ministère des Travaux publics le 21 avril 1881. Le conseil général des Ponts-et-Chaussées demande une modification du bordereau des prix, les ingénieurs fournissent des réponses, notamment sur le prix séparé pour la destruction d'un gros rocher, et un nouveau cahier de certains prix en juin 1881. Le marché est adjugé le 9 août 1881 pour 222 217, 50 francs (rabais de 25 %) à la Compagnie Fives-Lille (Paris). A noter, parmi les 5 autres candidats, la présence de la société de Gustave Eiffel, classée 4e avec un rabais de 3 %.

Le marché de l'élévation est adjugé à Auguste Cauquil, entrepreneur à Limoges, le 19 novembre 1881 pour 398 650 francs.

En septembre 1882, l'ingénieur constate que le cubage du rocher à détruire pour établir le viaduc est très supérieur aux prévisions et le cubage des maçonneries inférieur à l'estimation, ce qui entraîne une augmentation globale du marché porté à 262 012,66 francs, après calcul du rabais, et ajustement dû à la fourniture par l'Etat de différents matériaux.

Le chantier ne s'est pas déroulé sans difficulté. En septembre 1882, Auguste Cauquil, l'entrepreneur chargé de la seconde partie de la construction est mis en demeure en raison de retards. Quelques jours après, il est déclaré en fuite avec l'argent des travaux et des ouvriers pour le mois d'août. Son entreprise fait faillite en novembre 1882. Le pont est finalement achevé en 1883 par l'entrepreneur Jean Petot dans le cadre d'un marché passé de gré à gré.

En 1884, des habitants de Saint-Pierre-les-Eglises demandent le percement d'un passage de 2,5 m dans une arche du pont afin de pouvoir passer les charriots les jours de marché. l'instruction estime que le passage sur la rive gauche de 6 m est suffisant.

En 1886, des matériaux inutilisés (52 tôles en mauvais état de 22 à 30 kg, 22 fers à cornières d'un poids total d'environ 500 kg) sont cédés à sa demande à Paul Mathieu, entrepreneur à Saint-Pierre-les-Eglises (aujourd'hui commune de Chauvigny).

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle (daté par source)

Dates

1883, daté par source

Auteurs Auteur : Cahen A.

Ingénieur ordinaire affecté au contrôle de l'arrondissement du nord de la Vienne (Châtellerault) dans les années 1860 (notamment contrôle des bacs sur la Vienne, le Clain et le nord de la Gartempe) ; il dessine les plans de l'avant-métré de la ligne de chemin de fer Poitiers-Le Blanc en 1882-1883.

, ingénieur des Ponts et Chaussées (attribution par source)
Auteur : Cauquil Auguste, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Petot Jean, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Compagnie Fives-Lille

Compagnie basée à Lille (quartier de Fives) et Paris (bureaux 159 rue de l'Université en 1881), construction d'ouvrages de génie civil, de matériel industriel et de locomotives (usines à Fives dans le Nord et Givors dans le Rhône).

Héritière de l'entreprise Parent & Schaken, d'origine belge et installée à Oullins, près de Lyon, avant 1854, devenue Parent-Schaken-Caillet et Compagnie, puis ateliers de construction mécanique de Fives en 1861.

1865 : Compagnie de Fives-Lille

1868 : la société anonyme Compagnie de Fives-Lille pour constructions mécaniques et entreprises.

1878 : grand prix et 4 médailles d'or à l'exposition universelle.

Dans la Vienne, elle obtient le marché des fondations du viaduc sur la Vienne à Chauvigny (1881).

2e moitié 20e siècle : diverses fusions et changement de raisons sociales jusqu'à 2006.

, entrepreneur (attribution par source)

Ce pont est situé sur le Vienne au sud et en amont du bourg de Chauvigny. Il est construit en pierre de taille. Long de plus de 167 mètres, il se compose notamment de cinq arches de 24 mètres d'ouverture. Il s'inscrit dans un tracé en courbe de plusieurs centaines de mètres.

Il repose sur une culée composée, au niveau des fondations, d'une avant et d'une arrière culée sur chaque rive et de quatre piles dans le cours de la Vienne.

En rive gauche, la culée est percée par une arche de 5 mètres d'ouverture (passage inférieur), afin de laisser passer le voie d'intérêt communal n° 94 de Chauvigny à Lhommaizé (actuellement l'avenue Aristide Briand). Les garde-corps sont en pierre.

D'après les cahiers des charges de A. Cahen (1881), les matériaux des fondations sont les suivants :

- sable pour maçonnerie : carrières de Chauvigny ou sable de rivière;

- chaux hydraulique pour maçonneries : fours de Paviers (Indre-et-Loire), marque Guillemain ;

- ciment de Portland pour béton et maçonneries : fours de MM. Demarle et Lonquety de Boulogne-sur-Mer ;

- pierre cassée pour béton : cailloux siliceux des environs de la ligne ;

- moellon ordinaire pour maçonneries : carrières des abords de la Vienne ;

- moellon tetué pour parement des piles et culées, moellon piqué et pierre de taille : carrière de Fonsalive près Lussac-les-Châteaux.

La pierre utilisée pour le pont provient des carrières de Lussac-les-Châteaux (Fonsalive ?) et de Chauvigny (Breuil, Brétigny [cette dernière est aussi sur la commune de Jardres]).

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Chauvigny

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2023 BH 137, 2023 BI 48

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